MANON DES SOURCES

      de Claude Berri (1986)


L’instituteur : Mademoiselle, je suis heureux de vous rencontrer. Je voulais vous remercier de m’avoir rendu cet instrument. Comment vous avez su qu’il m’appartenait ?

Manon : Parce que je vous ai vu déjeuner sous l’arbre l’autre jour.

L’instituteur : Je suis le nouvel instituteur, je cherche à constituer une collection des minéraux de ces collines. Je voudrais apprendre à mes élèves la constitution des terrains où ils sont nés.

Manon : Je croyais que vous étiez chercheur d’or. Ici, c’est du crétacé jurassique de la deuxième époque du quaternaire.

L’instituteur : Vous êtes bien savante pour une bergère.

Manon : Je ne fais que répéter les paroles de mon père.

L’instituteur : Vous me feriez très plaisir si vous l’acceptiez.

Manon : J’en ai un. Puis il est beaucoup trop beau pour moi celui-là.

L’instituteur : Pas du tout. Et puis, un couteau de berger, c’est pas trop beau pour une bergère. Il a quatre lames, un poinçon, une lime à ongles.

Manon : Et puis une paire de ciseaux, je le sais parce que je m’en suis servi… C’est le premier que je prends au collet, c’est parce qu’il est jeune, les gros ils emportent toujours tout. Ugolin : C’est moi qui te l’offre cette lièvre.

L’instituteur : Tenez, ma classe commence à une heure et demie, il faut que j’y aille. Je le laisse sur une pierre, il fera certainement plaisir à quelqu’un.

Ugolin : Elle en veut pas de ton couteau.

Manon : Monsieur, je garde le couteau si vous prenez le lièvre

L’instituteur : D’accord. Merci.


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